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samedi 18 juillet 2015

La question qu'il faut poser aux grecs

Le dramatique débat sur l'avenir économique de la Grèce semble s'être dédoublé. Deux questions et non plus une seule sont posées. La première est: Qui est responsable de la situation grecque? La . deuxième est: Les grecs peuvent ils supporter les mesures qui leur sont imposées? Ce qui oppose ces deux questions est que la première laisse entrevoir une condamnation des gouvernements grecs successifs, tandis que la seconde fait presque ouvertement appel à la culpabilité des européens. Alexis Tsipras semble entendre les deux questions à la fois, ce qui le fait passer constament t du oui au non, ce qui devrait le conduire au succès, parce qu'il est impossible à un grec, quel qu'il soit d'échapper à ces contradictions.Il a demandé aux grecs de voter  non pour pouvoir voter oui sur un accord auquel il faudrait, dit-il, voter non. En d'autres termes cet accord, pense-t-il, est mauvais mais meilleur que l'absence d'accord qui conduirait son pays à la catastrophe, ce qui réjouirait l'ennemi No 1, l'affreux Schaüble, le ministre des Finances d'Angela Merkel

 Comment Tsipras et tous les grecs peuvent-ils sortir de ces contradictions? La réponse à cette question ne peut pas être difficile à trouver. Après la grande crise financière de 2007- 2008 tous les pays se sont lourdement endetté pour sauver leurs banques et leurs entreprises et éviter un nouveau 1929. Quelques  pays ont eu de plus grandes difficultés que les autres, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne la Grèce, mais les trois premiers se sont sortis ou vont se sortir d'affaire; seule la Grèce est tombée dans le trou. Pourquoi, parce que les riches et les très riches n'y payent pas d'impôts ou cachent leur fortune dans des paradis fiscaux et qu'une partie des classes moyennes a obtenu de fortes augmentations de salaire et a un régime privilégié de retraite ( on m'a parlé d'un départ à la retraite à 53 ans pour certaines catégories de sorte que c'est la masse des petits salariés et retraités qui a payé toute la charge du redressement. Le mystère qui demeure est: pourquoi pendant les six mois qu'elle a passés au pouvoir l'extrême gauche a continué cette politique de droite? La réponse s'impose d'elle-même: c'est parce que la Grèce n'a pas  d'Etat. J'ignore si en fait elle a ou n'a pas de cadastre, mais le fait que le bruit circule qu'elle n'en a pas indique qu'on ne serait pas étonné qu'elle n'en ait pas. En tous cas une des obligations imposées par les européens est qu'elle crée a Athènes l'équivalent d'un INSEE, ce qui prouve qu'elle n'a pas d'institut de statistiques économiques indépendant. Ce qui a du surprendre les chefs de gouvernement . Si j'étais grec, la première question que je poserais aux anciens et nouveaux gouvernants serait celle-ci: Pourquoi n'avez vous pas fait payer les riches, les armateurs et l'église orthodoxe étrangement protégés du fisc par la Constitution?

Aléxis Tsípras