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jeudi 16 octobre 2014

Un chef d'oeuvre québecois

 Je ne pensais pas entendre encore une fois la langue française monter jusqu'au sommet de la tragédie, comme elle l'a fait chez Racine et comme l'anglais l'a fait chez  Shakespeare et j'ai trouve plus émouvant encore que ce français ne m'appartienne pas qu'à moi car il est prononcé, avec un fort accent québécois et avec beaucoup de mots anglais. 
Mais tellement vigoureux, autant que l'Espoir de Malraux ou les Illuminations de Rimbaud. Mommy est la mère d'un jeune québécois un peu malade, un peu mauvais garçon et il s'aiment comme au théâtre , en incluant avec eux dans leur cercle une autre femme plus proche de le l'âge du fils.
Pendant ce long film et tous les voyages qui se  succèdent nous nous sentons dans la vie la plus quotidienne et en même temps au plus haut d'une passion exprimée avec une simplicité qui arrive presque au niveau de la Phèdre de Racine .
Nous connaissons la richesse et la quantité des oeuvres produites par les québécois, en particulier au cinéma, mais ce  qui nous impressionnes le plus est que Mommy n'est ni un film français ni un film  canadien; c'est une oeuvre d'auteur et c'est en même temps une preuve éclatante de la présence  dans une  histoire déjà longue et diverse d'une population de bûcherons devenus marins mais déjà entrainés, autant que l'Ontario, l'Alberta ou la Colombie britannique dans de puissantes transformations économiques.
Ce qui démontre une capacité rarement atteinte de créer une culture, un langage et une incomparable liberté prise par rapport a cette langue qui est aussi classique quelle est étrangère a tout académisme.
Quelle émotion et quelle joie de voir notre langue si bien déformé par des acteurs qui ne se soucis pas de littérature mais de tragédie, qu'ils nous offrent hors de la portée de tout les écrivains contemporains.
Il fut un temps où les meilleurs écrivains français ont abandonnés  le latin qu'il connaissait très bien pour la langue vernaculaire qui était  encore le français et qui ne fut transformer que beaucoup plus tard,  au XVI ème et surtout au XVII ème siècle en une langue littéraire noble .
J'ai l'impression d'avoir entendu aujourd'hui une langue québécoise dans son emploi le plus commun et qui pourrait porter l'inspiration du français de France.
Tous ceux qui s'intéressent a ce pays savent qu'il est un de ceux qui ont réfléchi avec le plus de profondeur et d'originalité sur ses propre problèmes sociaux et aussi sur la nécessité de protéger
 les minorités culturelles et linguistiques . Les étudiants et enseignantes qui affluent au Québec ne se trompent pas dans leur admiration pour la naturalité et la créativité a la fois de ce pays qui est a la fois le défenseur le plus actif de notre langue,  que nous trouvons souvent mal aidée  à porter dans ses bras les plus fortes expériences  de tous ceux qui l'emploient aujourd'hui. 

mercredi 8 octobre 2014

La force réelle des faibles étudiants de Hong Kong


Le soulèvement des étudiants de Hong Kong semble désespéré. La position officielle de Pékin sur l’organisation des élections de 2017 n’est pas seulement le refus absolu de tout élément de démocratisation ; elle est formulée comme une provocation, un refus absolu de toute discussion, ce qui indique la certitude du régime de remporter une victoire absolue. Pas pour des raisons idéologiques mais parce que le poids de Hong Kong dans la vie économique de la Chine a très fortement diminué depuis la fin du régime britannique. En 1997, année de la fin de ce régime, Hong Kong représentait 16% du PIB chinois ; aujourd’hui 3% seulement.
Il est vrai que les deux tiers des investissements étrangers en Chine passent encore par Hong Kong mais la ville dépend de plus en plus de la Chine elle-même pour sa propre vie. En cas de crise majeure le gouvernement chinois peut étrangler la ville, empêcher les navires de traverser les eaux territoriales chinoises, fermer l’aéroport entouré par l’espace aérien chinois, couper une grande partie de l’alimentation de la ville.
Cette dépendance est si grande que le gouvernement chinois a pu se permettre ; jusqu’ici, de ne pas écraser la révolte dans le sang parce qu’il pense que la majorité de la population a conscience de sa dépendance. Les rebelles de Hong Kong savent qu’ils ne peuvent pas exercer de pression sur le gouvernement chinois.
Leur action est-elle celle de desperados qui veulent vendre chèrement leur peau ? Cette interprétation ne correspond pas davantage aux informations reçues.
Pour comprendre l’importance du mouvement actuel il faut adopter un autre point de vue. D’abord, en remontant en arrière pour interpréter la pensée de Deng Xiaoping résumée par la formule : « un pays, deux systèmes ». On peut penser, avec Martin Lee, qui est considéré à Hong Kong comme le « père de la démocratie » qu’il voulait appliquer ce système non seulement à Hong Kong mais à la Chine toute entière. La nouvelle puissance économique de la Chine peut l’enfermer dans un régime de plus en plus autoritaire en rupture avec ses principaux partenaires économiques, et en particulier avec les Etats-Unis, et la conduire jusqu’à un conflit majeur qui ne serait pas catastrophique seulement pour le monde mais pour la Chine elle-même. Détruire complétement l’autonomie politique limitée de Hong Kong aujourd’hui signifierait un refus total et définitif de toute évolution, même à très long terme, de la Chine. Les étudiants de Hong Kong manifestent et prennent des risques aujourd’hui pour tous les chinois de demain. Comment pourraient-ils ignorer leur propre faiblesse et en même temps l’importance visible partout en Chine de la poussée pour le développement du marché intérieur qui implique la possibilité d’une pression politique contre la ligne officielle qui a fait de la Chine « l’usine du monde » mais aussi un lieu de détention massive et de faible consommation mise au service de l’enrichissement du reste du monde ?
Les pays occidentaux n’ont rien à gagner à donner des leçons de morales politiques au gouvernement chinois ; mais ils doivent comprendre que les étudiants de Hong Kong luttent pour un début de démocratisation dans toute la Chine et que leur force vient de la conscience de plus en plus généralisée des besoins et des demandes des chinois eux-mêmes.




samedi 4 octobre 2014

Intervention d’Alain Touraine à la cérémonie du 12 septembre 2014

Mesdames et Messieurs les ministres,
Señora y señor embajadores,
Monsieur Le Président de la Maison de l’Amérique Latine, cher Alain Rouquié,
Monsieur le président de l’Ecole des Hautes Eudes en Sciences Sociales, 
Merci de votre présence qui m’honore.

Mon cher Edgar,

1. Tu m’as fait un grand honneur en me remettant cette décoration, parce que tu l’as reçue toi-même pour la plus noble des raisons, pour faits de résistance.
C’est aussi pour moi un grand plaisir de l’avoir reçue de tes mains car, pendant la longue période qui a culminée de 1970 à 1983, pendant laquelle les sciences sociales en France ont été perturbées par des attaques également aveugles d’extrémistes de bords opposés, nous avons été l’un et l’autre engagés, non dans une action de défense professionnelle vide de contenu mais dans de grands efforts pour faire revivre la pensée sociale. Tu as, en particulier fait reculer le scientisme épuisé, hérité du 19ème siècle, en enseignant aux sciences humaines ce qu’était la science vivante d’aujourd’hui, comme nous le savons tous par le célèbre Journal de Californie.
Mais ce n’est pas des obstacles rencontrés que je souhaite parler ici. D’abord, parce qu’ils ont été largement compensés pour moi par l’appel et l’amitié des Chiliens, des Brésiliens, des Argentins et de tant d’autres, en Amérique latine et ailleurs. Et surtout parce que je suis assez près du bout de ma route pour vouloir avant tout indiquer clairement où va le chemin, parfois caillouteux, sur lequel j’ai cherché à avancer depuis plus d’un demi-siècle.

2. A un déterminisme économique de plus en plus pesant, à mesure que les mouvements sociaux de l’époque industrielle s’épuisaient, j’ai opposé une sociologie des acteurs, des mouvements sociaux, de la libération. 
J’ai commencé ma vie professionnelle active par une longue recherche – plusieurs années de terrain – sur la conscience de classe ouvrière. J’ai montré qu’elle n’était pas un effet du fonctionnement du capitalisme mais la défense par les ouvriers, surtout qualifiés, de leur autonomie professionnelle menacée par le taylorisme et le fordisme. Dès ce moment j’ai compris qu’il fallait penser en termes d’acteurs et non de systèmes.
Peu après j’ai été plongé dans les mouvements étudiants américains et surtout français, que toi et moi, avec Claude Lefort et Cornelius Castoriadis, avons été presque les seuls à vouloir comprendre.
Ainsi préparé j’ai élaboré une méthode d’étude des mouvements sociaux, l’intervention sociologique et j’ai mené, avec Michel Wieviorka, François Dubet et, dans le cas de l’étude sur Solidarność en Pologne notre ami disparu Jan Strzelecki, cinq grandes études qui ont duré un an chacune.
Parallèlement, j’ai consacré une partie importante de ma vie à l’Amérique latine ce qui m’a conduit finalement à publier un livre sur la vie sociale et politique du continent dont l’idée générale est inscrite dans son titre : La parole et le sang.
Quant au Chili, que je n’ai cessé de visiter et d’étudier de 1956 à 2013, il est toujours resté au cœur de mes réflexions sur la renaissance des démocraties. Vous comprenez ainsi pourquoi je suis si reconnaissant à la Maison de l’Amérique Latine et à son Président Alain Rouquié de nous accueillir si généreusement. 
Enfin, je n’ai cessé d’attacher la plus grande importance aux mouvements des femmes, en France, où j’ai été proche d’Antoinette Fouque, récemment disparue, et aussi en Espagne et en Italie.
Ainsi, après trente ans de travail j’avais acquis une image assez solide de la société dont nous venions, cette société industrielle qui se construisait ou se reconstruisait presque partout. Mais je sentais aussi, surtout à partir des années 80, que nous quittions ce monde connu pour aller vers un autre, où nous sentions même que nous étions déjà entrés.

3. Aujourd’hui tout a changé. D’abord la nature du pouvoir. La domination et les conflits, qui étaient centrés sur la production, surtout industrielle, ont tout envahi, non seulement les mondes de la communication et de la consommation autant que celui de la production, mais aussi la création des opinions, des représentations, des choix. La domination, dans tous les domaines de la vie sociale, est exercée par un pouvoir qui, quel qu’il soit, celui de la finance, d’un parti ou d’un dictateur, se veut de plus en plus total, sans qu’on ose encore parler du retour des pouvoirs totalitaires, sauf dans des cas extrêmes.
Le conflit principal n’est plus entre ceux qui commandent et ceux qui sont subordonnés ou entre les grandes entreprises et leurs salariés répartis dans le monde entier. Il oppose ceux qui veulent tout mettre au service du pouvoir, de leur pouvoir, et ceux qui réclament le respect des libertés, de l’égalité et de la dignité de chaque être humain et de son refus d’être humilié, c’est-à-dire les droits de l’homme.
D’un côté, l’acteur dominant devient plus politique que social ; de l’autre l’action des dominés devient plus éthique que sociale et économique. Contre un pouvoir qui se veut total, il ne suffit pas de défendre des droits particuliers, voire des statuts juridiques ou des croyances ; il faut mobiliser directement la défense des droits de l’homme fondamentaux, c’est-à-dire universels.
Ce qui m’a conduit à réintroduire l’idée de sujet, qui avait été jetée aux orties par ceux qui voulaient réduire les sciences sociales à la découverte de la logique des systèmes, en éliminant les intentions des acteurs.
Pendant un très long 19ème siècle les idées d’histoire, de développement et de diversité des processus de changement avaient triomphé ; aujourd’hui, l’idée des droits prend sa revanche sur les philosophies de l’histoire. C’est une sorte de retour de Hegel à Kant.

4. Dans ce difficile passage d’un siècle à l’autre, d’une civilisation à une autre, j’ai été le mieux guidé non pas par de grands écrits et de nobles figures mais par l’exemple de ceux et celles qui étaient les plus proches de moi. Déjà avec Michel Crozier, Jean-Daniel Reynaud et Jean-René Tréanton nous avions créé la revue Sociologie du travail pour contribuer à la reconstruction de la sociologie.
Mais surtout c’est la longue maladie et la mort en 1990 de mon épouse chilienne, Adriana, l’être humain le plus humain que j’ai jamais rencontré, qui m’ont fait accomplir ma conversion vers une sociologie de l’individu créateur et ouvert aux autres. Et plus de vingt ans plus tard, en 2012, c’est la disparition de Simonetta, ma compagne italienne, si belle et d’une culture si internationale, qui m’a poussé à élaborer une nouvelle formulation de mes idées en écrivant un gros livre, déjà paru, et un autre, plus ramassé, auquel je travaille encore.
Homme plutôt solitaire, éloigné des jeux et des ambitions mais attentif au monde, je dois presque tout à ceux et celles avec qui j’ai travaillé et vécu. Enfant, j’ai appris de ma famille à aimer le travail et les livres et je suis heureux de saluer ici ma sœur Jeanne, survivante avec moi de ce monde disparu. En revanche, je n’ai pas aimé le lycée, ni avant ni après le Bac, qui a pourtant su me faire entrer facilement à Normale Sup, puis à réussir l’agrégation. Je suis heureux d’avoir commencé ma vie adulte en quittant le monde universitaire pour découvrir le monde du travail, avant d’y revenir grâce à deux hommes dont je tiens à évoquer le nom. Le premier fut Georges Friedmann qui, alors que je ne voulais pas préparer l’agrégation me dit : « Présentez-vous, au moins une fois. Si vous êtes reçu je vous prends au CNRS ; si vous ne l’êtes pas je vous y prends aussi ».
Quant à Fernand Braudel, qui avait eu l’élégance de nous faire recevoir à cette agrégation, Jacques Le Goff, mon cothurne et moi, ex aequo, il me fit élire directeur d’études à la VI section de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes - future EHESS – très jeune et me permit ensuite de passer à Nanterre les années 66 à 69, plus qu’intéressantes, avant de revenir à plein temps à l’Ecole. Je tiens à exprimer au Président actuel mon attachement sans limites à cette institution.
A ces deux noms de grandes figures des sciences sociales, je tiens à ajouter celui de Michel Rocard, dont j’ai été très proche pendant sa montée vers le pouvoir et son action à Matignon. Pierre Mendès France, Jacques Delors et Michel Rocard m’ont démontré qu’il existe un avenir pour ceux qui ont le courage de le construire. 
Pendant ma longue vie, assez courte en fait si j’en enlève le temps du travail, ce sont mes enfants qui m’ont apporté l’appui le plus indispensable. Marisol parce qu’elle a osé pénétrer dans la vie publique que j’ai toujours regardé depuis la colline de l’Académie et Philippe parce que je suis très heureux de le voir engagé dans cette grande médecine hospitalière où j’avais vu vivre avec la même passion mon père, mon frère et mon beau-frère Bernard Pierquin.
Je souhaite à tous mes petits enfants de pouvoir réussir la vie où ils entrent, quel que soit le type d’activité et la partie du monde où ils seront conduits à vivre. 
Je veux aussi exprimer ma reconnaissance aux groupes libres de réflexions auxquels j’ai souvent participé. J’ai gardé un attachement particulier pour celui de Cerisy, pour Madame Heurgon et ses filles, qui nous ont si souvent accueillies, aussi bien Adriana et moi que le Cadis tout entier.
J’ai été entraîné par Candido Mendes de Almeida et Margareth dans le tourbillon de l’Académie de la latinité qui m’a fait découvrir de nombreux pays arabo-musulmans dans un esprit de compréhension.
Plus récemment, mon attachement à l’esprit de progrès et de croissance m’a permis, grâce à Anne Lauvergeon, Maurice Tubiana puis François Ewald de participer aux réflexions d’un groupe de grands scientifiques dont je partage le refus de l’irrationalisme, de la décroissance et de la démodernisation.

5. Quant à mon travail, dont je reconnais qu’il a occupé la plus grande partie de ma vie, je veux dire avant tout la chance que j’ai eue de travailler pendant tant d’années avec des personnalités aussi créatrices que Michel Wieviorka et François Dubet qui sont devenus très naturellement des chefs de file de la sociologie internationale, et dont les œuvres personnelles sont parmi les plus influentes.
Je ne veux remercier en plus d’eux et de Philippe Bataille, qui nous a succédé à la direction du Cadis, que quelques absents qui me sont chers : Manuel Castells qui m’émeut quand il se déclare mon fils spirituel, Manuel Antonio Garreton, qui est le meilleur du Chili, Geoffrey Pleyers, aussi multinational que la petite partie de la Belgique dont il vient, Fernando Calderon, Bolivien et figure centrale de la sociologie latino-américaine et aussi ceux qui sont entrés dans la vie publique comme Fernando Henrique Cardoso, deux fois président du Brésil, Ricardo Lagos, ancien président du Chili ou José Nun, ministre argentin de la culture. 
Mais surtout je tiens à dire ma fierté d’avoir travaillé dans mon séminaire des Hautes Etudes pendant plus de quarante ans, chaque année, avec une large majorité de chercheurs et d’étudiants venus d’autres pays. Aujourd’hui même je me réjouis de la confiance que nous manifestent les dirigeants du Kurdistan dit Irakien, qui se définissent comme laïcs, démocratiques et féministes ! Ce qui excite notre sympathie.
Je ne peux pas clore ces remerciements sans dire avec émotion la chance exceptionnelle que j’ai eue de travailler jour après jour, pendant des dizaines d’années, avec des assistantes, dont certaines ont été vraiment exceptionnelles, Jacqueline Blayac, Jacqueline Longérinas et Jacqueline Lanfant. Aujourd’hui, Christelle Ceci a les mêmes qualités qu’elles, qui débordent si largement la définition de leur fonction. 
Enfin peut-être vais-je surprendre quelques-uns parmi vous mais je suis heureux de vous informer que je tiens un blog depuis plus d’un an et de manière assez active avec la collaboration de Djemila Khelfa, un peu comme autrefois j’écrivais régulièrement dans Ouest-France, El País en Espagne et Il Sole 24 Ore puis la Repubblica en Italie.

Final.
Je suis conscient que cette cérémonie peut être ressentie comme un hommage final ; je voudrais au contraire qu’elle marque un nouveau départ.
Nous avons beaucoup travaillé pour comprendre le monde nouveau où nous sommes entrés. Maintenant il faut agir ; la théorie doit faire naître des pratiques ; la sociologie doit être utile. Comment ? Dans un monde vidé d’espoir, désorienté et réprimé elle doit faire naître de nouveaux acteurs, transformer des consommateurs et surtout des victimes en sujets actifs de changements qui étendent et renforcent la reconnaissance des droits de tous.
 Apprenons à faire revivre l’esprit des volontaires, fait de conscience, de générosité et de courage et que tu représentes si bien mon cher Edgar.
C’est un appel que j’adresse aux plus jeunes ; quant à moi, je promets de continuer à travailler, en appui théorique et pratique aux nouvelles libérations, aussi longtemps que je le pourrai.

Merci de votre présence et de votre amitié.


                                              
                                                                          Alain Touraine et Edgar Morin