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mercredi 28 mai 2014

Quelle crise la France vit-elle aujourd’hui ?


Les Français ont-ils voté contre l’actuelle politique de l’Union européenne ? Une réponse positive semble s’imposer puisque le grand vainqueur de cette élection est le Front national qui est le seul parti ouvertement anti-européen. Cependant, ce raisonnement est faux. La même politique européenne vient d’être massivement approuvée par les deux grands partis allemands, et en particulier par la chancelière Angela Merkel qui est la vraie présidente de l’Europe.

En second lieu, les Français ont voté, il y a quelques semaines seulement, contre le gouvernement dont le soutien principal, le Parti Socialiste, vient de subir une défaite historique. Il ne faut pas se tromper d’ennemi. L’Europe est rejetée comme un élément essentiel de la politique économique des gouvernements européens. Les Français n’ont pas voulu davantage rejeter l’Europe qu’ils ne se préoccupent de rejeter personnellement François Hollande étant donné qu’une dissolution offrirait le pouvoir au Front national. L’Europe, François Hollande, et bien d’autres sont rejetés comme des signes de l’échec d’une politique qui empêche la croissance, accroit le chômage, surtout celui des jeunes, ne lance aucune véritable réforme. Ce n’est pas seulement d’un échec de la gauche qu’il s’agit. Nicolas Sarkozy n’a laissé qu’une œuvre importante : il a augmenté la dette. Nous venons de voir que l’échec de la gauche n’est pas la contrepartie du succès de la droite puisque l’UMP a mordu la poussière et, de plus, que ce nœud de vipères a jeté par la fenêtre son président accusé de malversation. Le succès du Front national dans presque toutes les régions électorales lui permet de dire qu’il est le seul à parler, au nom d’un peuple sacrifié, à la finance internationale et aux bureaucrates de Bruxelles. Ce qui ne veut pas dire grand-chose mais indique ce que seront ces prochaines campagnes électorales.

Ce vide politique, cette disparition des partis, ces échecs économiques répétés sont encore aggravés par le pouvoir absolu dont dispose le Président de la République en France. En Italie où Beppe Grillo a obtenu autant de votes que Marine Le Pen en France, Matteo Renzi a les mains libres et peut réaliser en quelques mois des réformes impossibles même à concevoir en France.

Deux idées s’imposent : la première est qu’aucune politique ne sera acceptée par les Français si elle ne fait pas reculer le chômage. La deuxième est que le système politique français empêche toutes les réformes. Celles-ci ne peuvent venir que d’en bas, des citoyens. Nous n’avons plus le droit de pleurer sur nos malheurs et notre impuissance. Nous devons parler, proposer, critiquer, prendre des initiatives. La position la plus dangereuse qui soit aujourd’hui est de dire qu’il faut parvenir aux élections de 2017. Nous y parviendrons certes, mais dans le sang si nous n’empêchons pas l’impuissance de se transformer en violence.

Nous avons autant besoin de confiance en nous-mêmes que d’emplois pour nos enfants. Nous sommes en état d’urgence. Ce blog aussi doit prendre la parole.




mardi 20 mai 2014

La chute, tous parachutes fermés.



Nous ne sommes pas gouvernés. Nous sommes au lendemain d’une défaite du gouvernement et à la veille d’une autre défaite qui nous rappellera la catastrophe initiale, celle de 2002, quand Jean-Marie Le Pen précéda Lionel Jospin au deuxième tour des élections.
Entre la catastrophe de 2002 et celle de 2014, la crise financière mondiale de 2007-2008 puis la crise monétaire de 2010 ont menacé l’existence de la Grèce, du Portugal et surtout de l’euro sauvé in extremis grâce au gouverneur Mario Draghi.
Parallèlement se poursuivent, dans un silence complet, des négociations majeures entre les Etats-Unis, dominés par les marchés, et l’Europe qui garde la volonté de maintenir un certain contrôle de l’Etat sur la société.
Depuis plus de dix ans nous roulons dans le vide sans prendre la moindre décision. On peut se demander pourquoi nous n’ouvrons pas au moins notre parachute, mais on a oublié de nous en donner. Le débat politique est réduit à ceci : que vaut-il mieux enlever, de l’argent aux entreprises ou en enlever aux consommateurs ? Les enfants du collège connaissent la réponse, les deux solutions sont catastrophiques. Il ne s’agit pas de choisir entre mourir par manque d’offres ou mourir par manque de demandes il suffit de retrouver ce mot oublier, la croissance, qui suppose à la fois l’offre et la demande, vérité élémentaire que nous avons pratiqué nous-même pendant quelques dizaines d’années.
Mais nous n’en sommes plus à discuter des raisons de notre chute : nous chutons, tous parachutes fermés et maintenant, élection après élection, nous voyons se décomposer notre système politique. Il n’y a plus de partis, il n’y a plus de programmes ; personne ne parle plus aux citoyens qui ne sont plus que des moutons sur le dos desquels on coupe la laine. 
N’accusons pas l’Europe et l’euro de nous détruire. C’est nous qui n’avons plus ni idées, ni volonté, ni démocratie, ni gouvernement. Pensons-nous que nous pouvons redresser un pays avec un gouvernement minoritaire qui n’a encore proposé aucun programme de redressement et qui ne semble même plus représenter une volonté nationale devenue invisible ?
Pensons-nous que notre seul but doit être d’arriver cahin-caha à 2017 pour qu’une élection entre les non candidats A, B et C décident du non programme qui fera apparaitre une non solution ? Nous pourrions même demander aux Italiens de nous prêter Grillo pendant quelques mois comme le spécialiste de la non solution des non problèmes.
Réveillons-nous, nous tombons dans le vide, et les parachutes ou bien sont fermés ou bien ont disparu.
Levalet  : La chute  encre  de chine sur kraft blanc sur mur http://www.levalet.org/