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vendredi 25 avril 2014

Entre le suicide et la vérité



Personne ne nie que Manuel Valls soit plus actif et plus volontaire que Jean-Marc Ayrault ; mais cette constatation ne mène pas loin. Pour deux raisons : la première est que ce n’est pas le Premier Ministre mais le Président de la République qui élabore et conduit la politique en France dans la cinquième République. L’opinion publique en est consciente et a retiré sa confiance à François Hollande. La seconde est une conséquence de la première. Le gouvernement, et en particulier le Président et le Premier Ministre, ont-ils la possibilité de proposer les mesures nécessaires à la croissance et à l’équilibre de l’économie à une population qui n’a pas confiance en eux ?
Jean-Marc Ayrault a certainement eu raison de renoncer à réformer le système des retraites qui a pourtant besoin de l’être. Toute mesure du type : retarder l’âge d’accès à la retraite à taux complet aurait provoqué un choc social auquel la majorité n’aurait pas résistée.
Aujourd’hui, la perte de confiance s’est encore aggravée, comme l’ont montré les élections municipales, et la question doit être posée : le gouvernement peut-il encore gouverner ? En termes plus concrets : le Président qui a proposé – au moins en termes généraux – 50 milliards d’économie sur les dépenses de l’Etat est-il capable de faire voter cette mesure par le Parlement ? Nous ne savons pas bien ce que veulent les nombreux députés PS qui ont manifesté leur opposition à ce projet. Car le refuser signifie souhaiter la dissolution de l’Assemblée et la tenue de nouvelles élections qui donneraient une majorité à la droite et feraient de François Hollande un roi mérovingien soumis au Maire du Palais UMP. Et une bonne partie des députés qui aurait refusé la confiance perdrait leur siège de député. Est-ce cela ce qu’ils veulent ? Certains disent que de toute manière tout est perdu et qu’il vaut mieux mourir dans l’honneur que dans le déshonneur. Peut-être quelques-uns pensent-ils même que ce Harakiri – ou plutôt ce Seppuku – de la gauche du Parti socialiste est la seule manière de se débarrasser d’elle pour pouvoir suivre le chemin social libéral déjà choisi par la Grande-Bretagne, l’Allemagne et maintenant l’Italie.
Mais ce scénario, qui peut intéresser un auteur de tragédie, est politiquement irréaliste. Autant qu’une démission du Président de la République.

                                           Le rituel du Seppuku                                                © Drake Arnold . com 

vendredi 18 avril 2014

Valparaíso a brulé.



Un incendie qui a pris naissance – peut-être de manière criminelle - dans les forêts qui dominent Valparaiso, le port chilien du Pacifique dont tout le monde à chanter le nom, vient de détruire une grande partie de la ville qui semblait si ancienne dans notre mémoire et qui pourtant avait déjà été détruite par un incendie au tout début du 20ème siècle. De ces murs couleur pastel, bordés de fleurs, de ces montées d’ascenseurs vers des Cerros hors d’atteinte, combien ont-ils survécus ? La ville basse, celle que les marins animaient avant le creusement du canal de Panama et où passaient les marchandises qui ravitaillaient ceux qui découvraient la Californie, a du moins souffrir. Mais le soleil éclairait peu ces rues obscures.
Aujourd’hui, toute la vie du Chili est à Santiago comme au Pérou voisin elle est à Lima mais c’est à Valparaiso le port que le Chili est né. C’est là aussi qu’un amiral anglais a aidé le Chili à se libérer de la colonisation espagnole. C’est à Valparaiso que sont nés la banque, en même temps que le commerce international, qui ont donné au Chili son rôle conquérant sur la côte pacifique.
Puisque cet incendie n’est pas le premier qui a dévasté la ville, que la nouvelle présidente Michelle Bachelet se hâte de la reconstruire avec ses couleurs et la vie de son port.

mardi 8 avril 2014

D’où la croissance peut-elle venir ?


Le nouveau gouvernement, dirigé par Manuel Valls, aura la vie plus difficile que celui de Jean-Marc Ayrault. D’abord, parce qu’il n’y a aucune raison pour que la déroute subie aux municipales ne se reproduise pas aux européennes puis aux sénatoriales. Mais aussi parce qu’une fois que le peuple a levé la main sur le souverain, un nouvel affront, un nouveau rejet sont plus faciles à commettre que le premier. Le Président de la République est de moins en moins protégé par sa fonction et même ses plus grands actes de courage, l’intervention au Mali puis en République centrafricaine et sa fermeté contre Bachar el-Assad en Syrie qui fut arrêté par les Etats-Unis, peut être de moins en moins renouvelée. 
Les Français veulent des mesures concrètes, à effets rapides, et qui réduisent les inégalités au lieu de les augmenter. Bien des chemins se sont fermés. Peut-on encore augmenter les impôts ? Chacun sens que ce serait dangereux. Faut-il imposer de nouveaux délais à Bruxelles ? Il est peu probable que les toutes proches élections européennes renforcent François Hollande dans le Parlement européen et dans la Commission. 
En fait il devient chaque jour plus clair que la seule solution est celle que François Hollande avait annoncée mais qu’il n’a pas apportée : la croissance. Et d’où peut-elle venir ?
Dans le passé, on cherchait de nouveaux capitaux à investir ; mais les capitaux ont perdu l’esprit citoyen. Il faut donc se tourner vers la connaissance. Les scientifiques nous disent depuis longtemps que nous vivons une période de fécondité extraordinaire de la recherche. De grandes innovations se forment partout et les Américains eux-mêmes nous disent que nos inventeurs sont très brillants, parmi les meilleurs, et qu’on attend des bonds en avant dans notre capacité d’agir sur nous-mêmes, et en particulier sur notre cerveau. Poussons donc les feux ; supprimons les barrières qui empêchent les chercheurs d’avancer ; et donc de créer de plus en plus de start-up.
Je voudrais entendre tous les jours à la télé, non pas les résultats d’un match de foot, mais l’annonce d’une nouvelle découverte scientifique.