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mardi 20 août 2013

Jacques Vergès, avocat des révolutionnaires et des dictateurs

L'avocat Jacques Vergès vient de mourir. La majorité des réactions provoquées par sa disparition lui sont favorables: il a été au bout de ses idées , dit-on, il a refusé les compromis. Vrai, en effet. Partisan de la défense-rupture, c'est à dire du renversement de la défense de l'accusé en accusation du tribunal et du pouvoir de l'Etat qu'il sert. Technique intelligente et sans risque, puisque Carlos et Barbie étaient sûrs de ne pas avoir de circonstances atténuantes. Jacques Vergès fut un anticolonialiste absolu, sans limites, entraîné par sa passion, par un coup de foudre, dit-il, dans la cause du FLN et surtout de Djamila Bouhired qu'il épousa après son procès. Les français, comme  tous les autres, auraient dù condamner la guerre qu'ils ont menée contre 'Indépendance algérienne et le recours massif à la torture
Je crois avoir le droit de parler ainsi, parce que j'ai été opposé à toutes les guerres coloniales, mais à condition de ne pas m'en tenir là, parce que Pol Pot, dont Vergès fut l'ami,comme  Kieu Samphân, dont il fut le défenseur ne furent pas les libérateurs des cambodgiens mais les auteurs de l''assassinat d'une grande partie de la population,  surtout de ceux qui avaient été éduqués. Je condamne ce que signifie le colonialisme, mais plus violemment encore ce que signifie le génocide.
Personne ne peut affirmer aujourd'hui, comme le firent les républicains français du XIXème siècle qu'une révolution est un tout. Non,  Marx n'est pas responsable des crimes de Staline et il n'y eut pas de continuité du Serment du 2O Juin I789 à la Grande Terreur. Je n'éprouve aucune indulgence pour ceux, en particulier intellectuels et dirigeants politiques qui ont mené une longue vie tranquille en répétant des mensonges et en condamnant des innocents.
Je veux bien qu'on canonise  Jacques Vergès et qu'on lui ouvre le Paradis où il rencontrera Torquemada, mais je ne veux pas qu'on fasse de lui un héros des libérations!  Ceux qu'il a défendu après la guerre d'Algérie ont été des serviteurs de la violence et de l'arbitraire et non pas des défenseurs de la liberté.

lundi 19 août 2013

Rien n'est plus difficile que sortir du silence...



Rien n'est plus difficile que sortir du silence, de l'immobilité, du sentiment d'impuissance. Et pourtant nous savons que notre histoire a été pleine de bruit et de fureur
Somme-nous donc devenus incapables de prolonger une histoire  qui ne peut pas être  racontée qu'en chinois ou en coréen?
Mais n'est-il pas insultant pour les japonais , les russes, les brésiliens de dire qu'ils n'ont pas eu d'histoire en dehors de nous!
Et je n'ai aucun doute sur le rôle que avons déjà et nous aurons de plus en plus à  jouer: le contraire d'imposer notre vantardise à des colonisés. La défende des droits universels contre tous les tyrans  qui cherchent à imposer un pouvoir absolu et quant il faut déboulonner. Ce qui demandera du temps ( quand on pense que se promènent en Espagne des Franco à cheval!) Il faut   inviter la poudre magique  qui fait éclater les monuments de dirigeants assassins.     

mardi 6 août 2013

Des lumières dans le brouillard





Je  me suis peut-être engagé en évoquant ce qui m'avait donné de la lumière dans une nuit plutôt sombre. 
Je ne suis pas certain d'oser nommer les lumières qui m'ont permis de m'orienter.

  Je passe à l'aveu:  moi qui ai été anti-clérical et anti-religieux, la distance au social des principes éthiques, véhiculés par le christianisme, m'a été indispensable, sans jamais m'attirer vers les croyances religieuses. Je n'ai pas assez confiance dans les lois pour ne pas rester attaché à des droits qui sont au dessus d'elles.

La deuxième lumière qui m'a constamment éclairé est d'avoir vécu le plus souvent encore avec ceux et celles qui portaient les plus fortes protestations .

Et la troisième est celle que m'ont apportée pendant tout ma vie des étudiants venus de tout les continents. Je suis heureux d'avoir toujours rencontré dans mon séminaire une majorité de non -français, parmi lesquels, à leur tour,  les latino-américain n'étaient qu'une minorité. 
Comment pourrait-ont vivre longtemps sans bouger, sans changer, pour se rapprocher de soi-même ?