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jeudi 28 novembre 2013

La social démocratie, c'est fini




Ce que nous vivons en France, en Italie, en Espagne, et aussi, sous d'autres formes, en Grande-Bretagne et en Allemagne, ce n'est pas une série de crises politique,c'est la décomposition, la fin de la social- démocratie. Et comme les communistes, trotskistes et autres maoïstes ne jouent plus qu'un rôle marginal,ont éclaté ou ont disparu,  c'est bien  toute la  gauche des sociétés industrielles qui achève de disparaître.…
La droite est moins menacée, puisque sa base principale, le monde de plus en plus internationalisé de l'argent, est bien vivant; mais l'argent ne conquiert pas par lui- même la majorité politique et les partis de droite, comme le gaullisme en France et la démocratie chrétienne en Italie ont disparu. L'Allemagne suit sa tendance centrale, celle de la grande coalition entre la démocratie chrétienne et une social-démocratie qui,à l'époque du chancelier Schröder, a pris des mesures plus de droite que de gauche.

Il faut avoir le courage de partir d'une constatation simple: il n'y a plus ni droite ni gauche; il n'y a plus que des centres et des extrêmes.  Beppe Grillo en Italie a même créé un parti anti-politique. Les enquêtes françaises montrent que les principaux partis ont déçu l'opinion publique et qu'il n'existe pas de nouveaux partis porteurs d'idées nouvelles. Le Front National n'est qu'un front de refus. La plupart des électeurs se contentent de rechercher le maintien d'avantages traditionnels .

L'Europe politique marche droit et d'un bon pas vers la confusion, le catastrophe et la violence.Il est impossible aujourd'hui d'imaginer une transition maîtrisée de l'ancienne société industrielle vers un nouveau type de société. et la mondialisation nous enlève même la certitude qu'une fois encore s'opposeront une droite et ne gauche, définies cette fois en termes mondiaux.
  Je parle calmement; pas de dictature en vue, sauf Poutine, qui est enfermé dans un pays vaincu dans tous les domaines. Mais une chute cumulant les effets de la crise et de la déception est toujours possible, menaçante, et la France est en même temps un des pays les plus fragiles. J M Ayrault, par une manoeuvre habile, vient de s'assurer de six mois de plus à Matignon; mais après,au milieu de 2014, après deux défaites électorales, comment passer sans accident grave d'Ayrault à Sarkozy, à Juppé ou à Valls?  
Beppe Grillo


jeudi 21 novembre 2013

Comment réveiller la politique endormie ?

La vie politique, qui repose sur les partis et, plus faiblement, sur les syndicats, est à bout de souffle; on ne l'entend plus.
Elle se réduit à organiser des campagnes électorales et à suivre l'action du gouvernement.
Elle fait partie de la vie politique; elle ne fait pas  partie de la vie démocratique Dans le pire des cas, elle n'est plus qu'une profession et des carrières.
Comment la ranimer, faire passer en elle les colères et les espoirs de l'opinion publique.?
Comment la faire réagir aux idées, aux informations, aux revendications?
Comment éclairer les "faits" transmis par les médias en connaissant mieux les enjeux du pouvoir?

La première réponse qui vient est que les O.N.G et toutes les associations peuvent jouer aujourd'hui,  dans un espace mondialisé, le  rôle  que les conflits , les grèves, les occupations d'usines ont joué  au coeur de la société industrielle .

 La réponse semble bonne , car l'action volontaire des O.N.G est connue de tous; certaines d'entre
elle ont même reçu le prix Nobel de la Paix .
Mais il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que cette réponse, qui semble bonne, en fait ne l'est pas. Tout simplement parce que la solidarité et l'action humanitaire , si importantes qu'elles soient , ne sont pas des actions proprement, vraiment politiques.

L'action politique politique ne peut pas avoir d'autre but central que l'accès au pouvoir.
Avant tout, pour nous, par des moyens démocratiques, en premier lieu l'élection.
Et nous voyons dans le monde entier que ceux et celles qu'ont remporté de grands succès pour la liberté et l'égalité, pour les droits et la dignités, sont ceux qui ont le mieux uni dans leur pensé et leur action les cas les plus concrets et les principes les plus universels .
C'est avec des idées et des émotions, de la solidarité et de l'engagement qu'on peut faire revivre la vie politique, à la Mutualité comme sur la place Tahrir.
C'est clair : il faut que la politique sorte de chez elle, qu'elle soit présente là où le mal a été commis , qu'elle agisse ici et maintenant, au nom de principes immortels.
On s'occupe trop d'organisation et de programme; on ne s'occupe pas assez des crimes contre la démocratie; on n'entend pas assez les victimes et la voix de ceux qui veulent s'engager pour les défendre.








mercredi 13 novembre 2013

La guillotine est-elle dressée?


Nous nous posons tous, en silence  ou à voix basse la question que Laurent Joffrin vient de de se poser à haute voix dans son édito du Nouvel Obs et à laquelle il a répondu d'un voix glaçante dès son premier paragraphe, dont le titre en lettres rouges est: la guillotine dans lequel il est question de François Hollande et qui se termine par " le President y marche tout droit ".
Et on sait que Joffrin est un défenseur et un ami personnel de ce président.
Quelques jours plus tôt, dans un train qui nous emmenait  faire ensemble des conférences sur l'actualité, un ami me.  dit: Pour moi, le jour terrible sera celui où je lirai: Front national, premier parti de France et il donnait la date de ce choc, le jour des élections européennes
        Peut-être n'ai-je pas le courage de formuler des verdicts aussi sombres. Je suis conscient que la situation  ne peut pas durer. Le Président et le Premier Ministre sont impopulaires tandis que le Ministre de l'Intérieur est très populaire, parce qu'il mène une politique de sécurité publique qui plaît à la majorité de la population.
Et pourtant je continue à résister aux hypothèses les plus catastrophiques.  D'abord pourquoi l'opposition à laquelle se laissent entraîner les communistes? Mélanchon et les écologistes ne correspondent pas à une menace réelle sur l'extrême gauche. 
  En second lieu pour la partie de l'opinion la plus mal représentée,  le Centre, il a un appui considérable parmi les  grands intellectuels héritiers  Tocqueville. Par définition ces centristes sont aux antipodes du Front National. A vrai dire ils sont plus près de Juppé que de Sarkozy ou de Hollande. 
   Quant au Front National il manque de candidats et de personnalité. Je crois que beaucoup d'électeurs de la bonne droite préfèreront que ce soient les députés UMP qui négocient avec Marine.
  Enfin n'oublions pas que la seule élection décisive est l'élection présidentielle de 2OI7 qui entraîne dans son sillage l'élection parlementaire. La menace la plus réelle n'est donc ni la tahison de lextrême gauche, ni un putsch de l'extrême droite, mais une immobilisation croissante du Président de la Républiqe transformé, en ce début d'hiver en bonhomme de neige.

mercredi 6 novembre 2013

Bienvenue Bill de Blasio !

Enfin un instant de bonheur, de plein, d'éclatant bonheur: l'élection à la mairie de New York du démocrate Bill de Blasio,  qui porte en lui tant d'identités minoritaires:  italo-américain, marié à une afro-américaine, ancienne lesbienne, qui a  participé activement à toutes ses campagnes, et dont le fils, avec sa coiffure afro,  ramasse les voix des jeunes.
 Il a même poussé l'esprit de minorité jusqu'à soutenir Daniel Ortega, l'ancien dirigeant sandiniste,  dont la réputation s'est malheureusement dégradée depuis qu' il est parvenu au pouvoir à  Managua.
Ce qui fait resurgir devant nous les quelques 20 % de new-yorkais qui vivent dans la la pauvreté, parfois dans une indigence extrême . La ville des milliardaires et de tous  les" de plus en plus riches" est aussi le lieu où se croisent ceux  qui apportent de tous les coins du monde leur faim,  leurs espoirs,  leurs chants, les livres qu'ils écriront parfois et qui passent a côté des quartiers ou se sont fortifiées les minorités installées depuis longtemps, russes , juifs, porto-ricains et maintenant mexicains, colombiens et haïtiens.
Bienvenue Bill de Blasio,  vous qui avez échappé à la corruption qui avait paralysé les démocrates de New York,  aux gens bien installés,  qui cherchent à faire oublier leurs origines et qui êtes porté par ceux qui créent pour le monde entier les mots et les mélodies qui rendent supportable la pauvreté et le manque.