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vendredi 21 septembre 2018

ENTRE LA MORT ET LA VIE

En  2016  le système politique occidental s'est  écroulé:  le Royaume-Uni vote Brexit; Les Etats-Unis élisent Donald Trump qui n'était pas le candidat officiel du Parti Républicain et en France Emmanuel Macron, ministre du Président Hollande, démissionne et crée un parti nouveau autour de lui.Dans plusieurs pays européens des partis populistes d'extrême droite, avant tout xénophobes, remportent de grands succès. En France même le Front National semble à beaucoup pouvoir remporter l'élection présidentielle de 2017.Aujourd'hui 21 Octobre 2018 laaa droite et la gauche anciennes restent dans la poussière. Ce qui ne surprend pas pour la gauche qui s'était divisée mais est
 presque aussi vrai pour Les Républicains  qui ont élu à leur tête Laurent Wauquiez, mal accepté par ses troupes.M Le Pen d'un côté, J.L. Mélenchon de l'autre restent en tête des opposants.
 Pendant l'automne et l'hiver qui suivent le nouveau Président remporte une série de victoires sur ses adversaires politiques et syndicaux.Rien ne semble pouvoir l'empêcher d'arriver en position favorable à l'élection présidentielle de 2O22.
Six mois plus tard la situation est différente.Non pas que ses adversaires à droite et à gauche se soient unis mais parce que le Président et son parti ont perdu une large partie de leur soutien dans l'opinion.E. Macron est sorti vainqueur des ruines de l'ancien système et pour l'instant nous ne voyons pas un nouveau Mitterrand ou un nouveau Sarkozy se dresser en face de lui, même si certains sont tentés de rejouer une fois encore la famille Le Pen ou si certains à gauche rêvent d'une transformation de Mélanchon en Mitterrand Bis. Mais la crise de la majorité présidentielle est d'une autre nature. Il s'agit  clairement de l'absence de décisions et de choix du gouvernement, comme si celui-ci n'arrivait pas à choisir entre la droite et la gauche.Ses réussites stratégiques ne remplacent une absence de politiques. Il n'est pas question, au moins je l'espère, de revenir à la vieille droite ou à la vieille gauche; surtout il ne devrait pas être question de jouer une nouvelle carte de la famille Le Pen!   C'est vers l'avenir et non vers le passé qu'il faut regarder.
   Un avenir qui est déjà le présent quand il s'agit des migrants et de ce qu'on appelle leur accueil, même quand il s'agit d'un rejet. Je m'en tiens aujourd'hui à cet exemple parce qu'il est le plus important, comme chacun le sent. Sous la direction du Ministre de l'Intérieur Collomb, la France a continué ou renforcé sa politique franchement répressive, à Calais, à Paris, à la frontière italienne Mais les italiens ont bouleversée la situation en mettant au pouvoir une Lega qui, comme me l'a dit un ami italien, ont remplacé le langage de l'extrême droite par celui du fascisme. Aussitôt, et remarquablement, Emmanuel Macron a changé de discours et avec raison le journal Le Monde a fait de lui le chef du camp des européens libéraux, en même temps que les européens eux mêmes condamnaient   la politique anti-démocratique de Viktor Orban.
 Le problème est si important pour notre avenir à tous que je vois dans la prise de position du Président Macron un premier signe- mais de quelle importance!-  de ses projets d'avenir. C'est dans le camp de la démocratie et des DROITS DE
 L'HOMME QUE LA FRANCE DOIT AVANCER,et d'un pas ferme et rapide. J'attends avec confiance d'autres signes qui confirment mon jugement d'aujourd'hui.

                                                                      Alain Touraine

samedi 15 septembre 2018

RETOUR AU BLOG

RETOUR AU BLOG


      On ne peut pas tout faire à la fois.J'ai décidé de reconstruire le noyau central de la sociologie qui avait été envahi et détruit par trois logiques qui se disent dominantes: celle des marchés mondialisés, celle de ce que j'appelle les empires , qui possèdent un pouvoir à la fois politique, économique et, fait nouveau, culturel, et enfin  celle des nationalismes post-coloniaux.Cette collection de "surdéterminations" enlève toute existence aux acteurs sociaux. J'ai proposé de détruire ces adversaires trop prétentieux  en  rappelant aux envahisseurs qu'une société ,si elle est moderne est formée de trois éléments interdépendants: une civilisation matérielle,agraire, marchande, industrielle etc.une interprétation de la créativité humaine et un conflit social central, entre les investisseurs, dont l'existence définit la modernité par rapport aux sociétés pré-modernes, et les travailleurs dépendants.Ilest inutile de se battre pour savoir qui commande: économie ,culture et pouvoir sont interdépendan et c'est le point de vue sociologique qui est global, ce qui est le point de vue des historiens modernes.
   Après avoir rappelé les grandes étapes de la modernité dans ses trois dimensions de base , ma tâche principale a été de définir l'étape finale de cette évolution, que j'ai appelée l'entrée dans les sociétés hyper-modernes. Car la modernité, définie classiquement, était en fait limitée de deux manières: d'abord une grande partie du monde était en situation de colonisation ou de dépendance;  d'autre part, même dans les sociéts les plus modernes une vaste catégorie était elle aussi placée en situation de dépendance  celle des femmes, enfermées par les hommes dans la fonction de reproduction, c'est à dire dans les relations avec la nature, ce qui laissait le monopole de la création culturelle aux hommes. Mon séminaire de cette année sera consacré à ces deux thèmes: L'entrée des femmes et du monde autrefois colonisé dans une modernité qui cesse ainsi d'être limitée et devient générale. C'est seulement après que nous pourrons découvrir le fonctionnement de ces sociétés


s, concrètement leurs enjeux culturels et politiques et leurs acteurs sociaux et économiques.
Mon livre qui va paraitre le 4 Octobre DEFENSE DE LA MODERNITE
apporte l'essentiel de la théorie de la modernité..La modernisation des femmes et des situations post coloniales et enfin le fonctionnement général des sociétés hypermodernes seront les thèmes étudiés dans le livre suivant, qui est déjà à moitié rédigé et paraitra le plus vite possible en2OI9.
Ensuite, si j'existe encore, nous verrons..... J'ai déjà un projet complémentaire. Mais  à chaque année suffit sa peine........
  Mais je veux reprendre contacr avec vous. Je ne vous ai jamais oublié, mais j'ai pensé qu'il fallait avancer dans le travail théorique avant de pouvoir redescendre dans ce qu'on peut appeler l'histoire du présent Souhaitez moi bonne route; le chemin est souvent rude, mais je crois avoir avancé d'un bon pas.J'ai besoin de me sentir accompagné.
                                                Alain  TOURAINE

samedi 28 octobre 2017

SEMINAIRE D'ALAIN TOURAINE DEFENSE DE LA MODERNITE

Une fois passé le grand écroulement des années  2016-17, surtout aux Etats-Unis, en Angleterre et en France,pendant lequel les voix de l'analyse et de la réflexion ont été couvertes par le fracas des explosions, il faut repenser des avenirs et surtout écouter la voix de nouveaux acteurs, que les hyper-rich d'un côté, les pouvoirs totaux des Etats de l'autre  empêchent de reconnaître.
    Je reprends donc le Séminaire créé l'année dernière, car il faut réinventer des avenirs.Il se tiendra à nouveau à la MAISON  SUGER IO RUE SUGER PARIS 75006 DE II À 13 HEURES LES JEUDIS
                                                   
                                                        2 NOVEMBRE
                                                       16 NOVEMBRE
                                                       30 NOVEMBRE
                                                       14 DECEMBRE(suite en 2118)
    ON POURRA S'INSCRIRE SUR PLACE
        
  Pour toute information adressez vous à JULIAN DUFOULON.  0623530127

mardi 4 juillet 2017

LE RETOUR DE LA PAROLE


    Pour la première fois depuis plusieurs semaines je me suis interrompu dans mon travail qui me poursuit jour et nuit comme une meute de loups. Je voulais écouter Emmanuel Macron. Ses victoires sont impressionnantes; mais où nous mène -t-il? Est-il un Bonaparte  dans une république épuisée et réduite  au silence? Ou, comme disent les commentateurs les plus stupides, un rhéteur au service des grandes banques ou encore le produit d'une crise politique plutôt qu'un moyen d'en sortir?MON CRITÈRE DE JUGEMENT EST SIMPLE: UNE POLITIQUE DOIT ÊTRE AU SERVICE D'AUTRE CHOSE QU'ELLE MEME, EN PREMIER LIEU  DES DROITS HUMAINS FONDAMENTAUX, LA LIBERTÉ ET L'ÉGALITÉ; EN SECOND LIEU DE LA RÉINTÉGRATION PRIORITAIRE DES EXCLUS.
Qu'ai je entendu?En effet un retour de la parole la plus haute, celle qui se met au service de la démocratie en même qu'à la recherche d'un bon gouvernement; Quand avais-je entendu cette parole pour la dernière fois dans la bouche d'un Président? Je suis obligé de répondre:Quand de Gaulle ou Mendes France parlaient. J'ajoute même, pour limiter une telle référence, que De Gaulle était avant tout un homme d'Etat démocrate qui avait traversé la guerre, tandis que Macron parle en intellectuel, ce qui me convainc plus facilement, mais qui déplaît à beaucoup.Mais comment nier qu'il a parlé de ce qui devrait nous toucher tous le plus profondément, non seulement de nos convictions, mais aussi de ce qui fait notre fierté, alors qu'en général  la politique nous parle le plus souvent de ce qui nous fait honte, de l'injustice, de la violence ou de la corruption.
  Il a parlé, comme il convenait, de la nécessité de ne pas se laisser dominer par l'argent et par l'esprit partisan. Ce qui a manqué à sa parole c'est l'émotion, quand il pense aux exclus, aux réfugiés r ejetés, ,aux victimes de la violence. Mais qui, aujourd'hui parle pour ceux à qui on a tout pris? Aucun parti politique, aucune parole médiatique ne parle sincèrement de tous ceux et celles, innombrables, qui n'ont plus d'espoir et sont oubliés.C'est à toute la nation de retrouver le sens de la fraternité. Encore faut-il que les dirigeants politiques aient le sens des limites de leur action Or



j'ai remarqué que Macron a rappelé aux élus et à lui-m^me qu'ils étaient les serviteurs du peuple. Le fauteuil présidentiel n'est plus vide, mais la voix ou plutôt les voix du peuple ne se font pas entendre et ce ne sont ni Marine Le Pen ni Jean-Luc Mélenchon qui sont capables de les transmettre à ceux qu'on appelle les décideurs. Ce n'est qu'un début mais l'histoire reprend sa marche après une pause d'un trop long demi-siècle


                                                                 Alain Touraine 4 Juillet 2017.  (salut amical aux démocrates américains en cet anniversaire de leur Indépendance)



jeudi 13 avril 2017

La parade de l’ultra gauche nationale

C’est dans les derniers jours du quinquennat de François Hollande, alors que déjà tous les principaux dirigeants de son gouvernement et de son parti ont coulé et probablement ne survivront pas à la catastrophe finale très proche que la clé de celle-ci nous est livrée.
Avec la montée sans espoir mais orgueilleuse de Jean-Luc Mélenchon et la reddition de Benoît Hamon, pourtant candidat officiel du Parti socialiste, et qui n’a su qu’aggraver la défaite et la transformer en déroute.
C’est cette puissance posthume du gauchisme mêlée à la mémoire communiste qui nous explique l’échec total de François Hollande. Il pensait pouvoir suivre le chemin de Tony Blair, de Gerhard Schröder, de Matteo Renzi ou même de Felipe Gonzalez sans oublier Bill Clinton et plusieurs présidents de plus petits pays. Il a su estimer la force du jacobinisme communiste et gauchiste qui refuse obstinément de gérer une économie pourtant globalisée et cela malgré les signes de compromis dynamiques apportés par la courageuse et intelligente CFDT depuis Edmond Maire. François Hollande a pensé qu’un discours de gauche-gauche au Bourget suffirait à lui ouvrir la voie mais la vieille gauche ne lui a rien permis. Ceux qui l’ont abandonné tout en restant dans le PS n’ont proposé aucune idée nouvelle et Hamon remercie de la victoire sur Valls qui lui a été accordée en annonçant qu’il offre ses derniers électeurs à Mélenchon qui, il est vrai, à mériter par son talent et son obstination de savourer ce succès de la dernière danse avant l’élection.
Le gauchisme post-communiste peut être satisfait ; il se réjouit d’avoir considéré la social-démocratie comme son principal ennemi et d’avoir même accru les chances d’un Frexit qui ferait disparaître d’un coup la France et toute l’Union européenne. Même moi qui avait prévu et décrit l’écroulement de la gauche depuis plus d’un an je n’aurais pas imaginé qu’une grande partie de son électorat tournerait le dos avec tant d’orgueil et d’inconscience à la politique du possible.
Mais j’espère encore que les électeurs sauront garder leur raison et empêcher la victoire de Marine Le Pen que gauche et droite depuis quelque temps se disputent le plaisir de rendre possible.